Raid dans le parc national Uhro Kekkonen
Mardi 15 mars : Porttikoski - Ramakuru (Carte)
Enfin du vrai soleil !
Nous prenons la direction de Lankojärvi en suivant une trace de motoneige qui évite la rivière pas toujours prise. Ce choix ne se révèle pas fameux car moins pittoresque qu'avec la présence de la rivière et de surcroît ponctué de quelques grimpettes raides et donc de descentes du même type en bas desquelles Sylvie manquant d'assurance et de décontraction goûte à la neige !
Malgré cela, nous arrivons à Lankojärvi vers dix heures trente. Après une pause café, nous attaquons la côte vers Rautulampi (+165m en 7km) où nous déjeunons à l'abri du vent violent qui s'est levé.
Cette day trip hut marque la sortie de la zone sauvage du parc. Elle est en bordure d'un itinéraire de ski de fond et de nombreux skieurs y font une pause.
Notre escale suivante à lieu à Luulampi où nous arrivons cinq minutes avant la fermeture du café (16h). Nous prenons un jus de fruit bien mérité après six kilomètres effectués contre un vent violent qui nous a étourdis et gâché le plaisir des jolis paysages traversés.
La vaste salle est décorée par de magnifiques photos de la faune du parc.
Malgré ce vent, il a fait chaud cet après-midi et la neige qui s'était transformée en soupe regèle maintenant. L'amélioration de la glisse m'incite naturellement à accélérer le rythme, d'autant plus qu'étant maintenant seuls sur la piste, je peux laisser Taïga se défouler. Je m'amuse dans les petites descentes où l'on prend vite de la vitesse mais ce n'est pas le cas de Sylvie peu à son aise sur cette surface.
Dans l'une d'elles, alors que je suis une cinquantaine de mètres devant tiré par Taïga partie au galop, je perçois un cri. Impossible de tourner la tête pour savoir s'il s'agit d'une frayeur ou d'une nouvelle chute : il faut d'abord que je ralentisse la bête !
Lorsqu'enfin je me retourne, je vois Sylvie allongée entre un arbre et sa pulka. Je me libère de Taïga et de la pulka puis fais demi-tour pour aller ramasser les morceaux. Vu la tête de Sylvie, je m'attends à devoir appeler les secours...
Je ressens à la fois de la peur et de la colère. Et cette dernière prend le dessus lorsque je comprends que c'est moins grave que ce que je pouvais le craindre.
Oui je l'avoue suis en colère car je ne comprends pas que Sylvie puisse régresser à ce point. Elle est loin d'être une débutante après toutes les semaines de ski alpin que nous avons vécu, après tous les kilomètres déjà parcourus avec des skis de rando nordique aux pieds. Je suis en colère parce que je ne comprends pas qu'elle n'ait pas utilisé son largueur si Ilouliak est allé trop vite ; je ne comprends pas qu'elle n'ait pas mis le frein à sa pulka si elle ne se sentait pas sure d'elle avant d'aborder cette descente.
Par la suite, Sylvie me fera part de son ressenti sur cet accident qui est pour elle est la conséquence d'une fatigue accumulée et de sa volonté à tenir le rythme que j'ai imposé en cette fin de raid.
Les examens effectués à notre retour en France (15j après) ont indiqué une fracture d'impact du trochiter. Ceci explique son incapacité à tracter sa pulka et à l'impossibilité de pousser sur le bâton.
Pour terminer l'étape et ce raid, j'ai attaché sa pulka à la mienne, ce qui constituait un beau convoi ! (dure à la douleur, Sylvie fera malgré tout les petits raids suivants sans se plaindre)
Un quart d'heure après, nous arrivons à la "day trip hut" de Ramakuru et avons le plaisir de rencontrer Michèle, une française d'un certain âge qui randonne seule dans le parc en tractant une lourde pulka. Elle nous connaît à travers ce site et amoureuse des chiens, c'est avec plaisir qu'elle peut caresser Ilouliak et Taïga.
Nous passons une soirée agréable à faire plus ample connaissance et à sortir régulièrement contempler les nombreuses aurores boréales.
Longueur étape
23,4
Durée de l'étape
8h00
Durée hors pauses
5h00
Dénivelé positif
+250 Altitude de départ
170
Altitude maxi
395
Altitude d'arrivée
315
Dénivelé négatif
-105
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Dernière modification le 23/01/207 |