Raid Luosto 2025
Lundi 3 mars Huttuloma-Pyhälampi :
Le temps est encore couvert mais nous nous décidons de suivre notre plan qui est de grimper sur le point culminant du massif.
La progression est agréable et petit à petit nous gagnons de l'altitude alors que les arbres deviennent de moins en moins hauts et se couvrent de glace.
Nous finissons par pénétrer dans les nuages et ne voyons plus qu'à quelques mètres. Malgré cela, l'orientation est assez facile puisque nous progressons sur une crête.
Une fois le premier sommet atteint, je sais qu'il ne faut pas tirer en ligne droite vers le suivant car sur cette montagne, des canyons face sud coupent l'arrête jusque dans la face nord.
Nous descendons pour contourner ce canyon qu'à cause de la faible visibilité je ne vois que sur la carte et le GPS.
Ceux qui font du ski savent ce que l'on appelle un jour blanc : on ne voit pas le relief à ses pieds même si parfois on arrive à voir à trente mètres. C'est mon cas, je devine plus que je ne vois une petite corniche en face de moi qui s'amenuise pour aller jusqu'à disparaître. Je skie donc tranquillement en légère descente dans la direction repérée. Tout d'un coup c'est comme si le sol disparaissait sous moi ! Mais une fraction de seconde après je le sens de nouveau ainsi que la pulka qui m'arrive sur les épaules. Quel imbécile, le canyon n'est pas forcément symétrique et j'aurais dû prendre une marge de sécurité plutôt que de viser au plus court.
Plus jeune, avec les enfants, on cherchait ce genre d'obstacle à sauter pour s'amuser. Je crois qu'ils continuent mais moi je me suis un peu calmé. Même avec la douce folie de la jeunesse, ce n'est pas le genre de chose que l'on fait sans visibilité, en ski de randonnée nordique et avec une pulka aux fesses.
Heureusement pas de bobo, la poudre a amorti la chute, j'ai juste un peu mal aux cervicales et un brancard de la pulka a plié.
Sylvie qui me suivait à quelques mètres a été surprise de me voir soudainement disparaître mais elle a pu stopper et descendre quinze mètres plus à gauche où ça passait sans encombre.
Nous reprenons notre ascension en étant doublement vigilants car il y a d'autres canyons à éviter dont le dernier avec des barres rocheuses lors de la descente vers le refuge de Karhunjuomalampi.
Dans ces conditions Sylvie est moyennement chaude pour aller jusqu'au sommet distant de seulement un kilomètre. Nous sommes au début du séjour, il est probablement sage de ne pas prendre de risques. Nous bifurquons donc de 90° pour descendre vers un chemin qui passe à mi pente et qui nous ramènera ensuite au refuge que nous avons quitté ce matin.
Soixante mètres plus bas, la visibilité s'améliore. Nous retrouvons la poudre et les arbres pour quelques beaux plaisirs de glisse.
Nous mangeons à 12h30 au refuge en compagnie d'un jeune couple d'italiens sympathiques qui découvrent en raquettes les plaisirs de la randonnée hivernale en Finlande. Nous leur ventons évidemment l'intérêt de passer au ski de randonnée nordique lors d'une prochaine occasion.
Pour la suite, nous décidons de tracer au plus court, c'est-à-dire dans la plaine en direction de Pyhälampi. C'est relativement monotone mais la progression et la navigation sont faciles.
Longueur étape
20,2
Durée de l'étape
7h15
Durée hors pauses
5h35
Dénivelé positif
335 Altitude de départ
295
Altitude maxi
500
Altitude d'arrivée
245
Dénivelé négatif
385
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Dernière modification le 12/04/2025 |