Raid dans le parc national Uhro Kekkonen
Vendredi 9 mars : Suomunruoktu - Lankojärvi (Carte)
La nuit n'a pas été parfaite : quelques ronflements mais on a connu pire ! Quelques sorties pour se rendre aux toilettes ce qui n'est pas très discret car ici, il faut s'habiller, chausser ses grosses chaussures et passer les deux portes du sas qui auraient besoin d'un petit coup de rabot !
Pour éviter ceci, Sylvie s'abstient de tout liquide à partir de 20 heures.
A 6 heures, le plus matinal prend son petit déjeuner, rassemble ses affaires et quitte le refuge vers 7 heures.
La place est libre, nous prenons notre tour auprès du réchaud et de la table.
A 9 heures nous nous élançons une nouvelle fois "sous les flash des photographes" : ce n'est pas courant de voir des randonneurs avec des chiens. Nos compagnons de nuitée Tchèques et Finlandais sont sortis assister au départ : nous tentons de faire bonne figure mais comme souvent, après quelques mètres de traction rapide et puissante, Taïga et Ilouliak trouvent toujours une occasion de se faire remarquer en allant flairer une odeur à droite ou à gauche quand ce n'est pas derrière !
Nous souhaitons rejoindre Lankojärvi, ce qui constitue une variante assez peu courue. Les Finlandais nous ont dit qu'il était peu probable que nous trouvions une trace et que sur la rivière il y aurait trop de neige pour que les chiens passent.
Les trois premiers kilomètres sont communs avec l'itinéraire qui mène à Tuiskukuru. Malgré le vent et la neige, la trace est bonne et facile à suivre.
Au niveau du camp-fire de Aitaoja, il faut prendre à gauche et suivre la rivière. Aucune trace visible, je tente une reconnaissance sans pulka ni chien. La progression n'est donc pas trop difficile : entre 15 et 20 centimètres de neige recouvre la glace de la rivière qui n'est cependant pas intégralement prise. Par moment l'eau vive est visible mais le risque n'est pas important puisqu'elle est peu profonde. Plus loin, la configuration du terrain me fait penser que la rivière forme une grosse vasque où il doit être agréable de se baigner en été. En ce moment la glace et la neige qui la recouvrent sont peu engageantes. Les choses se corsent, il me faut escalader la rive dans une neige très profonde. Je mesure la difficulté et imagine ce que cela pourrait être avec la pulka, vraisemblablement répété moult fois au cours de l'étape.
De retour près de Sylvie, je lui explique la situation. Elle n'est vraiment pas très chaude pour tenter l'aventure. Je cède à la voix de la sagesse et nous reprenons notre progression sur la trace de motoneige.
A peine 350 mètres plus loin, elle se dédouble : immanquablement l'une part vers Tuiskukuru et l'autre dans la direction que nous souhaitons prendre. Bingo !
Durant cinq kilomètres nous progressons aisément mais la motoneige des gardes a ensuite bifurqué, traçant une autre variante vers Tuiskukuru. En cherchant un peu, je trouve les restes d'une vieille trace poursuivant dans la direction souhaitée. Hélas moins de deux kilomètres après elle quitte la vallée et grimpe dans la colline au milieu de traces de rennes (dans le parc, les éleveurs sont autorisés à utiliser leurs engins motorisés).
Grâce au GPS, je sais que nous sommes à deux kilomètres de l'itinéraire emprunté l'an passé lors de notre étape Luirojärvi-Lankojärvi. C'est un classique et en le rejoignant, nous devrions trouver une trace portante.
Après un cheminement difficile dans la profonde, la jonction est faite et les quatre derniers kilomètres seront plus faciles.
Sur les portions bien tracées, les chiens tractent seuls la pulka de Sylvie et lors de quelques brefs raidillons leur puissance nous impressionne.
Dommage qu'ils ne sachent l'exprimer que sur une neige dure.
La rivière s'élargit : moins à l'abri, nous subissons les tourbillons de neige soulevés par le vent.
Le refuge est en vue ainsi que deux rennes. J'ai juste le temps d'attraper la ligne de trait au moment où les chiens me dépassent. Ils me tractent ainsi que les deux pulkas alors que nous gravissons une pente d'au moins cinq pour cent. Cela laisse tout de même la possibilité aux rennes de prendre la fuite.
La première chose que nous faisons est de les rentrer dans le refuge. Ils sont comme fous et se dressent pour regarder par la fenêtre !!!
Pour l'équilibre des étapes prévues, ce serait bien de poursuivre jusqu'à Porttikoski distant de cinq kilomètres, mais nous n'en avons pas le courage...
Dans la répartition des tâches, Sylvie se charge du feu et moi de l'eau !
Je préfère prendre l'eau dans le lac plutôt que de faire fondre de la neige dépourvue de minéraux. Ce soir, il me faut un bon moment pour creuser à la hache un trou de 50 cm dans la glace. Une fois atteinte, l'eau remonte et sa collecte est aisée.
La soirée est agréable, ce beau refuge est pour nous seuls et nous pouvons étaler nos affaires.
Longueur étape
18
Durée de l'étape
6h10
Durée hors pauses
4h40
Dénivelé positif
+40 Altitude de départ
285
Altitude maxi
285
Altitude d'arrivée
190
Dénivelé négatif
-150
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Dernière modification le 07/04/2012 |