Voyage en Laponie Finlandaise

Raid dans le parc national Uhro Kekkonen
 

Vendredi 16 mars : Luirojärvi - Sokosti (Carte)

Contrairement à nos amis tchèques, nous n'avons pas de contrainte temporelle stricte. Ils doivent impérativement poursuivre leur chemin pour ne pas rater leur vol de retour alors que nous devons seulement composer avec nos réserves de nourriture !

Si la météo est favorable, je compte consacrer la matinée à l'ascension du Sokosti, point culminant du parc.
La première chose que je fais en me réveillant, vous vous en doutez, est de regarder par la fenêtre pour voir le ciel : nuageux, je me rallonge. 

Cela vaut-il le coup de gravir la colline sans profiter d'une vue dégagée ?
Je ne parviens ni à me rendormir ni à répondre à la question.

Au bout d'une demi-heure passée à tourner dans le lit, je décide de me lever et de prendre tranquillement mon petit déjeuner. Tant pis pour ceux qui auraient voulu faire la grasse matinée...
J'allume le poêle et fait griller quelques tranches de pain imaginant que l'émission d'un peu de chaleur et quelques bonnes odeurs aideront à me faire pardonner.

Après avoir avalé plusieurs bols de café et ingurgité de nombreuses tartines à la confiture, la décision s'impose : peu importe la météo, il faut que j'aille me défouler ! 

Ce n'est qu'au moment de mon départ que de petites tâches bleues apparaissent dans le ciel. L'amélioration est très timide mais je ne sais pour quelle raison j'ai bon espoir.
Il fait zéro degré, la neige est humide et la glisse des skis très médiocre. Je m'échauffe tranquillement durant deux kilomètres sur la piste empreintée hier.


 
Lorsque je bifurque vers le pied du Sokosti, son sommet est encore enveloppé de nuages qui j'en suis maintenant certain, ne résisteront plus longtemps. Je suis chanceux.
 
 

   
 
Une heure après avoir quitté le refuge, je sors de la forêt et commence à profiter d'un beau panorama sur le lac.
 
 

   
 
Sur cette neige maintenant glacée et très sculptée j'apprécie mes skis pourvus de carres. Leurs écailles suffisent, mes peaux restent dans le sac et en moins de trente cinq minutes, je gravis les derniers trois cents mètres de dénivelé.
 
 

   
 
Du point de vue sportif, cette ascension est de la rigolade. Mais attention à ne pas se méprendre : contrairement à nos montagnes, ici, l'environnement varie considérablement en peu de dénivelé (+440 mètres par rapport au refuge).
 
 

   
 
Au sommet, à seulement 723 mètres l'ambiance est radicalement différente. En faisant abstraction de la topologie des lieux, on pourrait se croire en haute montagne. Le vent y est particulièrement violent. Le givre sur l'antenne et son local technique témoignent des conditions régulièrement hostiles.
 
 

   
 
Vers l'est : la vallée où nous sommes passés lors de notre septième étape, et à moins de vingt kilomètres la Russie.
 
 

   
 
Vers l'ouest : le lac Luirojärvi et le refuge.
N'ayant pas le matériel approprié, je vais éviter la descente directe par le champ de bosses !
 
 
 

A onze heures je suis de retour auprès de Sylvie. Nous pensions effectuer une petite étape de 9 km jusqu'à Tuiskokuru mais finalement nous décidons de rester en compagnie de Jukka notre ami finlandais qui a beaucoup de choses à nous apprendre.
Etant de la région d'Ivalo, il connaît bien le parc et la nature. Il nous explique par exemple comment reconnaître les traces des différents animaux ; nous détaille les techniques pour démarrer un feu et affûter des couteaux...

Après tout ceci, nous prenons un long sauna pendant lequel nous discutons de nos vies respectives : notre parcours, les conclusions que nous en tirons et la façon dont nous envisageons l'avenir. En France, c'est au tour d'une table que l'on refait le monde, en Finlande c'est au sauna ! 

Après le souper, nous lui rendons visite et lui faisons goûter nos dernières gouttes de génépi maison. Il adore l'odeur mais n'en abuse pas. Comme nous, c'est pour le plaisir du palais et la digestion.
Dans la conversation, il nous raconte que les Sames (Lapons) ont, comme beaucoup de populations "Natives", de gros problèmes avec l'alcool occasionnant de fréquents accidents de motoneige ou autres.
 
 

Longueur étape 14,2 Durée de l'étape 3h00 Durée hors pauses 2h25 Dénivelé positif +440
Altitude de départ 285 Altitude maxi 725 Altitude d'arrivée 285 Dénivelé négatif -440

 


 

    Dernière modification le 29/04/2012

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