Raid dans le parc national Uhro Kekkonen
Mardi 13 mars : Sarvioja - Muorravaraakka (Carte)
Pour rejoindre Muorravaraakka depuis Sarvioja il y a deux options :
- soit passer par les vallées (20 km),
- soit couper par la montagne (10 km),
J'ai un penchant pour la seconde option, la petite reconnaissance d'hier m'ayant confirmé que les pentes et la neige le permettaient. Evidemment c'est plus engagé que par les vallées : une mauvaise chute en descente ou dans un dévers glacé est toujours à redouter avec les pulkas mais surtout avec les malamutes excités par la présence des rennes.
Le premier coup d’œil par la fenêtre laisse présager d'une journée maussade.
La météo se dégrade rapidement et nous quittons le refuge sous de gros flocons.
Dans ces conditions, inutile d'envisager l'option par la montagne.
Les rennes sont descendus dans la forêt et les chiens flairent leur odeur. Ils tractent la petite pulka et tentent de me doubler à plusieurs reprises. Nous la remplaçons par la grosse : idem.
Chacun reprend donc un chien et une pulka. Nous parcourons ainsi sept kilomètres le long de la Sarviojoki en une heure trente (joki signifie rivière en finlandais).
Au long des journées, nous devons composer les équipages en fonction des conditions et des humeurs du moment.
La vieille trace de motoneige que nous suivons ne poursuit pas dans la vallée de Muorravaarakanjoki que nous devons remonter (pas facile le finlandais !).
Ceci ne convient pas aux chiens qui baissent de régime (à cause de l'absence de trace, le nom de la vallée ils s'en fichent ! ).
La pause repas ne les requinquera pas, il faut dire qu'ils n'ont droit à rien le midi !
Sylvie reprend les deux loulous attachés à la queue leu leu tandis que je fais la trace.
Une neige lourde et humide continue à tomber. Aussi sommes-nous heureux d'arriver assez tôt au refuge (14h45) afin de nous changer.
Nos amis tchèques arrivent une bonne heure après : nous leur avons simplifié l'étape en leur faisant une belle trace, le refuge est déjà réchauffé et l'eau puisée.
Nous avons même eu le temps de prendre le thé et de ranger nos affaires.
Aujourd'hui, nous avons tous de nombreux vêtements à faire sécher. A l'aide des cordelettes dont nous disposons les uns et les autres, nous tissons une toile d'araignée au plafond du refuge.
Les habits d'un Finlandais arrivé vers 19h30 viendront rejoindre les nôtres.
Le mauvais temps ne l'a pas découragé : il vient de Luirojärvi en passant par le Sokosti qui est le plus haut tunturi du parc.
Dans la soirée, nous trinquons avec lui (Génépi contre Cognac finlandais). Nos amis tchèques refusent l'alcool pour cause de Carême. Chacun son trip !
Sylvie lui demande si ce n'est pas difficile de randonner seul. A son sourire, je devine sa réponse : il avoue que non et trouve même ça agréable étant libre de ses choix et n'ayant que lui à gérer. Il a bien une amie, mais selon ses dires pas assez sportive pour le suivre...
Je comprends parfaitement sa position. J'apprécie la présence de Sylvie, car il est très agréable de pouvoir partager ces moments intenses. Mais d'un autre côté, j'avoue que je me sentirais également très à l'aise en solitaire.
Longueur étape
18,5
Durée de l'étape
6h25
Durée hors pauses
5h10
Dénivelé positif
+85 Altitude de départ
280
Altitude maxi
280
Altitude d'arrivée
250
Dénivelé négatif
-115
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Dernière modification le 13/04/2012 |