Raid Pallas 2024
Mardi 5 mars Pahakuru – Nammalakuru :
Levé sept heures et départ à neuf par un agréable cheminement hors-piste entre les bouleaux et une petite rivière.
Nous passons par Hannukuru où Sylvie découvre les gros refuges, les deux saunas et la Kota.
Comme le ciel reste couvert, nous décidons de ne pas passer par le sommet du premier petit tunturi mais en coupant par la forêt pour rejoindre ensuite la piste normale.
La progression est facile et nous rejoignons en un peu plus d’une heure la Kota de Suaskuru.
Après une petite pause, je me mets en tenue de combat (j'enlève des épaisseurs) pour attaquer le Lumikero qui culmine à 662 m.
Le début est assez raide et il faut donc tirer des bords entre les arbres pour pouvoir progresser.
Une fois cette portion passée, la pente s'adoucie et la neige porte d'avantage.
Le ciel ne se dégage hélas pas et nous entrons maintenant dans les nuages.
Le moral de Sylvie on prend un coup d'autant plus que son genou perclus d'arthrose est douloureux.
Je lève le pied et ne suis donc plus dans mon rythme : c’est moins confortable pour moi mais Sylvie a moins l’impression de se trainer.
Cela dit, depuis le temps que l'on fait des choses ensemble elle devrait savoir que je suis tombée dans la potion tout petit et qu'il est normal que je la largue même en tractant une pulka d'environ 30 kilos!
Arrivés à ce premier sommet je propose un selfie devant la pancarte dont j'ai fait tomber la glace.
Sylvie est bien cassée et s'affale sur le premier banc à sa disposition !
La descente n’est pas trop raide et se passe bien pour nous deux.
Mais après le passage d'une clôture à rennes la neige devient croûteuse et s'effondre tout à coup sous mon poids. Je suis stoppé net mais je réagis très vite car je sais que les brancards de la pulka vont plier ou se rompre et que celle-ci va me rentrer dedans. Je bascule et mets un ski en protection ; c’est lui qui prend le choc et stoppe le pulka. Je m’extrais tant bien que mal de mon trou et vérifie le matériel : un brancard est effectivement cassé mais la réparation peut attendre.
Dans mon souvenir je pensais que nous devions continuer à descendre jusqu'au refuge de Montelli mais en consultant la carte, je constate qu’il y a encore un tunturi à gravir et que le refuge est encore à 2 km. Compte tenu de l’heure, je propose à Sylvie de faire la pause repas mais en plein nuage avec une visibilité de moins de vingt mètres, elle préfère continuer. Six cents mètres plus loin, dans une zone un peu moins pentue, nous arrêtons finalement pour une pause salvatrice.
Très peu de temps après avoir repris notre progression, le ciel se dégage.
Que c’est agréable de sentir le soleil sur le visage ; Sylvie en retrouve le sourire !
Nous prolongeons l’instant en nous promenant sur l'arrête.
Puis nous poursuivons la descente à travers quelques bancs de nuages persistants.
Nous arrivons au petit et antique refuge de Montelli dont l’entrée a été condamnée ; une belle kota a été édifiée à proximité et sert maintenant d’abri.
Après avoir discuté avec un jeune couple sympathique qui est monté depuis Vuontisjärvi, nous parcourons le bon kilomètre qui nous sépare du refuge de Nammalakuru.
Il est implanté dans un environnement magnifique mais je déteste les gros refuges plein de monde.
De nombreux fondeurs montés jusqu'ici par une belle piste damée y font la pause.
Il est quinze heures et je me vois mal rester là jusqu’à ce soir. Sylvie a son compte et ne souhaite pas aller plus loin.
Je l’abandonne donc et part à l’assaut de deux sommets avant de descendre jusqu’à la kota de Rihmakuru où j'aurais préféré passer la nuit.
Elle est vide et située dans un endroit tout aussi mignon.
Le soleil couchant procure de beaux reflets rosés sur la neige ; c'est magnifique mais il est temps de rejoindre Sylvie.
Je remonte les 3 km qui me séparent du refuge en 30 minutes.
De nombreux skis sont entreposés à l’extérieur du refuge, j'ai peur qu'il soit rempli. Heureusement certains sont dans la partie réservable tandis que d'autres ont choisi de planter la tente ; perso si j'avais une tente je n'irai pas la planter devant le refuge bien que ce soit un gage de sécurité.
Au final, nous ne serons que neuf pour la nuit dont trois polonais qui nous étonnent avec leur repas pris vers 17h30 : viande porridge, grosse portion de lyophilisés puis alcool fort pour faire passer cela !
En bons français, nous prenons notre repas vers 20h00 puis comme le ciel est complètement dégagé nous sortons à plusieurs reprises observer des aurores boréales. Mais nous trouvons cela toujours aussi décevant. L’un des polonais a un trépied et les photos en exposition longue qu’il fait sont plus jolies que ce que l'on voit directement de nos yeux.
Vers une heure du matin, je suis réveillé par les ronflements de deux polonais ; je me dis qu'ils vont changer de position et que cela va s'arrêter, ne serait-ce que le temps que je me rendorme... Mais par moment, le refuge semble trembler. Pour tenter de ne pas faire une fixation, j'allume ma frontale et lis durant une demi-heure. Rien n'a cessé ; j'essaie tout de même de me rendormir mais à deux heures du matin je n'en peux plus et décide d'aller finir ma nuit dehors.
J'enfile donc les couches de vêtements dont je dispose, prends une couverture de survie, mon matelas et mon sac extrême zéro degrés !!!
Je ne cherche pas l'endroit idéal mais fais au plus vite, pourvu qu'il soit plat et bien tassé. Il me faut un peu de temps pour enfin retrouver le calme et le sommeil, mais au moins plus de bruit... Enfin jusqu’à ce que je sois réveillé par des bruits de pas. Je m’aperçois que je me suis posé quasiment sur le chemin qui mène du refuge aux toilettes !
Le jour se lève doucement et les dernières étoiles disparaissent. J'entends des oiseaux converser à distance, probablement des lagopèdes.
Après avoir profité du réveil de la nature, je me lève et rejoins Sylvie dans le refuge. Elle a dormi comme une souche, réveillée par les ronflements il y a seulement une heure ! Elle ne m'a pas entendu me lever.
Nous déjeunons pendant que les locomotives continuent imperturbablement leur vacarme.
Longueur étape
14,9
Durée de l'étape
3h55
Durée hors pauses
3h35
Dénivelé positif
585 Altitude de départ
425
Altitude maxi
660
Altitude d'arrivée
505
Dénivelé négatif
505
Longueur reco | 7,9 | Durée reco | 1h20 | Dénivelé | 290 | Altitude maxi | 615 |
![]() |
![]() |
Dernière modification le 28/05/2024 |