Raid 2013 au départ de Sevettijärvi
Lundi 25 mars : Opukasjärvi - Lisakkijärvi - Rousajärvi (Carte)
Nous essayons de ne pas être trop matinaux mais le jour se lève de plus en plus tôt et la belle luminosité qui provient de l'extérieur nous appelle. Tant pis pour les deux jeunes qui ont fait une veillée prolongée devant un feu de camp.
Il est 9h30 lorsqu'ils émergent alors que nous sommes prêts à partir sous un ciel bien bleu mais avec la présence du vent.
Peu après le départ, les pistes motoneige et skieur se séparent : nous quittons les grands lacs et la progression y gagne en intérêt.
Les grands résineux ont petit à petit laissé la place aux bouleaux nains favorisant la réalisation de quelques belles sculptures naturelles.
Le refuge de Lisakkijärvi est à moins de six kilomètres de celui que nous venons de quitter ; nous y parvenons donc sans gros effort.
Un couple de Finlandais s'apprête à charger leur pulka. Dès les salutations effectuées, ils nous demandent si nous comptons rester ici ou rejoindre le refuge suivant. La réponse qu'ils attendent semble conditionner la suite de leurs préparatifs.
Devant notre air à la fois étonné et indécis, ils précisent que notre présence ne les dérange pas mais qu'étant donné la petitesse des refuges, il est préférable de s'y répartir.
Nous décidons finalement de nous reposer, de manger puis de repartir. Ils vont donc consacrer l'après-midi à la chasse et à la pêche et passeront une nouvelle nuit ici. Ils chargent tout un tas de matériel dans la pulka que madame va tracter ! Monsieur met sa combinaison de camouflage (bouleaux dessinés sur fond blanc) et prend son fusil.
Pendant midi, le temps vire brusquement, les nuages arrivent, la neige se met à tomber et l'on n'y voit plus à trente mètres. Nous allons peut-être changer de plan !
Le couple revient se mettre à l'abri et nous buvons le café ensemble.
Dans l'entrefaite, le grain semble passé et le beau temps se réinstalle : nous décidons de partir.
Sous le soleil, les paysages sont sympas mais sans grande surprise.
Je pense que les balises qui jalonnent l'itinéraire contribuent à la monotonie : pas besoin de "scanner" le paysage, ni de mémoriser le relief ou les trajectoires effectuées pour les corréler avec la carte puisqu'il suffit de suivre les croix bleues.
Au refuge de Rousajärvi, il y a les affaires de deux personnes qui sont probablement parties chasser ou pêcher.
Nous n'avons pas emporté de tarière jugée trop lourde, espérant trouver des trous récents et donc pas trop refermés par le gel. Je pars à leur recherche sur les lacs aux alentours mais ceux que je trouve sont déjà trop difficiles à libérer avec mes bâtons de ski. Je renonce.
De retour au refuge, alors que nous prenons le thé, deux chasseurs finlandais en tenue de camouflage reviennent. Ils ont tué trois lagopèdes et s'installent pour les dépecer.
Le plumage qui ne semble pas trop difficile laisse apparaître une viande très rouge. Comme je m'intéresse de près à leur façon de faire, ils me montrent, sorti du gosier du pauvre oiseau, son dernier repas constitué essentiellement de brindilles.
Les filets sont découpés et réservés ; les carcasses sont mises à cuire dans une gamelle d'eau.
Nos compagnons ne sont pas très loquaces, mais cela semble surtout dû à leur difficulté à s'exprimer en anglais. Rassurez-vous les amis, vous n'êtes pas les seuls à ne pas maîtriser la langue de Shakespeare.
Au fil de la soirée, le mélange d'eau chaude et de rhum pris en alternance avec une bière dénoue leur langue et une conversation conviviale s'engage.
Nous parlons de nos trois séjours en Finlande et des raids effectués. Nous avons maintenant une bonne connaissance géographique de leur pays et à leurs yeux, nous ne sommes plus de simples touristes.
Ils sont curieux de savoir pourquoi nous avons choisi de venir régulièrement en Finlande.
N'ayant pas l'aisance suffisante en anglais, on se contente d'une réponse cartésienne : grands espaces vierges, faible densité de population, relief idéal pour randonner avec une pulka, chiens admis dans les parcs et espaces naturels, refuges nombreux et bien équipés, etc.
J'ai du mal à l'exprimer, même en français, mais il y a également une part de subjectivité dans notre choix. On a essayé, on s'y sent bien, ça nous correspond, un lien affectif s'est créé...
Par exemple nous sommes sensibles aux droits de tout un chacun en Finlande. Une plus grande aisance en anglais nous aurait permis d'exprimer notre point de vue et de savoir comment ils étaient perçus et appliqués par les Finlandais.
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Mais revenons aux lagopèdes (riekko en finlandais), dont la cuisson est finalement assez longue. Il est plus de 22 heures lorsque nos amis entament leur repas. Naturellement ils me proposent de goûter à leur préparation (Sylvie est déjà couchée) : la viande assez ferme avec un très léger goût faisandé se laisse manger, c'est surtout la sauce aux champignons qui donne toute la saveur à ce plat.
Longueur étape
13,2
Durée de l'étape
6h15
Durée hors pauses
2h45
Dénivelé positif
+135 Altitude de départ
130
Altitude maxi
240
Altitude d'arrivée
240
Dénivelé négatif
-25
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Dernière modification le 28/07/2013 |