Raid 2013 au départ de Sevettijärvi
Mercredi 27 mars : Hukkimajoki - Lisakkijärvi (Carte)
Côté météo, la journée s’annonce un peu moins belle qu'hier mais c'est encore très bien. Par contre, côté ambiance, l'orage éclate subitement !
Eh oui, cela fait un mois que nous sommes constamment ensemble et insidieusement l'atmosphère se charge d'électricité. Rien ne laisse présager du moment ni de l'ampleur mais ça finit forcément par éclater.
Nous sommes en phase sur les grandes lignes de ce voyage mais naturellement, nous faisons implicitement de petites concessions qui misent bout à bout finissent par peser. Le passage en mode explicite m'est alors nécessaire pour remettre les compteurs à zéro.
C'est ce que je fais aujourd'hui au moment de décider du programme de la journée : je reproche à Sylvie de préférer les pistes faciles faites par le passage des motoneiges, d'éviter les détours contemplatifs, de réduire les pauses au minimum sous prétexte de ne pas se refroidir. J'ai parfois l'impression que sa randonnée se limite à aller d'un refuge à un autre, ce qui me semble être un manque d'enthousiasme. Ce qui de son point de vue revient à lui reprocher de ne pas avoir les mêmes facultés d'adaptation au froid et à l'effort que moi !
Voilà, c'est dit, la tension retombe et nous tombons d'accord pour rejoindre Lisakkijärvi par un itinéraire différent de l'aller et donc hors trace.
Je retrouve le plaisir de la neige vierge, navigue entre les arbres et relie de petits lacs par ce que j'imagine être le meilleur cheminement.
Sans trace, sans balisage, le moindre relief a son importance et l'on s'imprègne beaucoup mieux du paysage.
Evidemment la progression est moins aisée et moins rapide, surtout pour les Malamutes qui ont un gabarit bien trop important pour progresser sans difficulté dans la profonde.
Sylvie est toujours mal à l'aise de les voir peiner ainsi. Elle a pitié d'eux : c'est une tendre. Cela ne me laisse pas indifférent mais je pense que globalement ils ne sont pas à plaindre : dans ces conditions, on ne leur demande pas de tracter, ils sont libres de leurs mouvements et nous faisons régulièrement de petites pauses. Physiquement, ils ont encore de la marge sinon, lors d'un arrêt, ils n'iraient pas (surtout Taïga) fouiner à droite et à gauche pour suivre une odeur ; ou plus loin, alors que je suis 50 mètres devant, ils ne mettraient pas à profit une zone de neige dure pour me rejoindre au galop. Pour le reste, j'évite l'anthropomorphisme et pense qu'ils fonctionnent simplement à l'instinct. |
(Si la vidéo ne se lance pas, la voici au format WMV ou ZIP) |
A midi nous faisons la pause repas sur un lac où des pêcheurs locaux, qui sont les seuls à avoir le droit de circuler en motoneige hors de la piste dédiée, font le tour de leurs lignes.
Le plus loquace des deux nous explique qu'ils ont une cinquantaine de trous dans le secteur et passent régulièrement pour vérifier les lignes et récupérer les quelques petites prises.
Ils affirment que ce sont des saumons. Nous voulons bien les croire même s'il est difficile pour nous de faire la différence avec une truite.
A 16 heures, nous sommes au refuge, il s'est mis à neiger, presque à pleuvoir. Trois Finlandais sont présents et nous pensons qu'ils font partie du même groupe. Mais pendant le thé, les deux adolescents remballent leurs affaires et s'apprêtent à partir.
Nous engageons alors la conversation avec celui qui reste et qui est à peine plus jeune (ou moins vieux) que nous. Nous évoquons les plaisirs de cette immersion en pleine nature mais aujourd'hui encore, une meilleure maîtrise de l'anglais nous fait défaut pour aller plus loin dans la conversation.
Longueur étape
10,1
Durée de l'étape
6h20
Durée hors pauses
3h10
Dénivelé positif
+50 Altitude de départ
235
Altitude maxi
245
Altitude d'arrivée
175
Dénivelé négatif
-110
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Dernière modification le 02/09/2013 |