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Dernière mise à jour le 13.04.2025

Raid dans les Paistunturi
 

Lundi 26 mars : Koahppelasjärvi - Utsjoki (Carte)

J'avoue qu'un lever à 5h30 est un peu tôt pour des vacances, mais il reste quinze kilomètres pour rejoindre Utsjoki et ce serait bien d'y arriver avant midi, heure de départ du bus que nous comptons emprunter pour retourner à la voiture. Sinon, nous devrons prendre une chambre en ville et attendre mardi...

J'allume le feu et prépare le petit déjeuner. Dehors, tout s'annonce bien : le vent s'est calmé laissant place à une légère brise.

Nous effectuons notre départ avec les peaux qui sont indispensables pour franchir la pente entre les blocs.
 
Ma reconnaissance a été bien utile car en à peine trente minutes nous sortons du vallon et rejoignons un col. A 360 mètres d'altitude, c'est le point culminant de cette dernière étape. La suite sera en descente jusqu'à Utsjoki (80 mètres).
 
 

   
 
Sur les traces de motoneige que nous avons rejointes, les chiens travaillent enfin à notre place et nous emmènent à bonne allure.
Coup de chance, alors que le terrain remonte légèrement, c'est un troupeau de rennes qui les motive nous obligeant presque à les freiner !
 
 

   
 
A dix heures nous surplombons Utsjoki distante de seulement quatre kilomètres et pensons être largement dans les temps.
Je profite d'un cairn pour installer l'appareil et faire quelques photos de famille.
 
Avant d'aborder la descente finale, il reste un petit plateau à traverser. Pour éviter les nombreux rochers affleurant, je décide de contourner la zone par la gauche.
 

C'est hélas une mauvaise option car un peu plus bas, nous rencontrons de la neige très profonde et beaucoup d'arbustes.
J'insiste malgré tout et tente de louvoyer habilement pour ne pas trop enfoncer.
Les chiens font n'importe quoi, ils essayent de suivre en allant au plus direct et se "tanquent" régulièrement dans la profonde. J'enrage après eux, incapables de distinguer la neige portante de la profonde alors que les animaux sauvages y parviennent très bien.
Après quarante minutes de galère, nous retrouvons enfin la bonne piste.

Le dernier kilomètre avant Utsjoki est une descente à quinze pour cent tracée entre les arbres par les motoneiges. Sylvie me confie les deux chiens et comme nous sommes proches de la fin du séjour, je m'autorise une petite prise de risque dans cette descente étroite où je ne peux me mettre en dérapage pour freiner les deux affreux qui calés dans le harnais ont tendance à partir au galop !
Cela semble irréaliste si je rappelle que j'ai une pulka aux fesses !
En fait, j'ai augmenté la taille du nœud sur la sangle que je passe en dessous et qui par conséquent la freine considérablement.
Sylvie, nettement moins téméraire que moi et refroidie par plusieurs chutes en début de descente décide de terminer à pied.

 
Il est 11h30 lorsque nous arrivons en ville, si je peux dire, vu la faible population qui y réside !
Rappelons que Utsjoki est la municipalité la plus septentrionale de Finlande, située 380 km au nord du cercle polaire et distante de 1280 km de la capitale Helsinki.
 
 

                  
 
Malgré ce blason nous espérons y être bien accueillis.
 

Nous cherchons l'arrêt de bus et pour ne pas perdre de temps, entrons dans un "K Market" (équivalent de Carrefour Market) afin de nous renseigner.
La conversation qui se déroule en anglais donne à peu près ceci :
- Vous pouvez nous indiquer où est l'arrêt de bus en direction d'Inari s'il vous plait.
- Il n'y a plus de bus pour Inari.
- Mais on s'est renseigné il y a 8 jours et il doit y en avoir un à 12h05 !
- Oui mais aujourd'hui il n'y en a plus.
- Je ne comprends pas, il est annulé ? Il n'y en a pas le lundi ? C'est les vacances ?
- L'heure a changé.
- Ah ! Les horaires ont changé ?
- Non. Dit-il avec le sourire. 
- Il se moque de nous ou quoi ? Dis-je en français à Sylvie.
Il nous invite à regarder sa montre.
Alors que je suis focalisé sur la grande aiguille, Sylvie percute et me dit : sa montre indique 12h45 et la tienne 11h45.
- Oui, c'est l'heure d'été. Dit-il hilare ! 
Nous comprenons enfin. Tout le monde se marre, notre interlocuteur ayant traduit pour ceux ne parlant pas anglais.
Encore une subtilité de la civilisation qui nous était sortie de l'esprit...

Heureusement, on est tombé sur des gens sympas. Après leur avoir expliqué notre parcours, les chiens, la pulka et le lieu où est garé la voiture, ils nous cherchent une solution en passant quelques coups de téléphone.
Pour finir, ils m'indiquent qu'un taxi collectif part vers Karigasniemi par la route longeant la frontière avec la Norvège. Il n'y a pas de place pour les chiens, ni pour la pulka mais je peux aller récupérer la voiture et revenir chercher le reste de l'équipe. Le tarif est très bon marché : quinze euros pour les cent kilomètres !

 
En attendant l'heure, nous garons notre pulka et les chiens devant le pub et allons copieusement profiter du lounas (repas du midi, souvent proposé en buffet) pour la modique somme de douze euros.
 
 

   
 
Une petite marche digestive jusqu'au poste frontière situé à l'entrée du pont. Puis à 15h (j'ai pris soin de régler ma montre), je rejoins le taxi présent au lieu indiqué.
Il est d'accord pour faire dix kilomètres supplémentaires et me déposer à la voiture (sinon j'aurais pris mes skis).
 
 

Afin d'éviter une mauvaise surprise, je demande le tarif.
Il réfléchit et me dit trente euros.
Ça fait 15 € pour les 100 premiers km et 15 € les 10 km suivants, je tique un peu mais cela reste malgré tout honnête et je m'abstiens de marchander.
 
L'aller-retour de 220 km a été effectué en trois heures malgré la présence de la glace et de quelques rennes !
Pendant ce temps, Sylvie a fait quelques courses et est allée s'installer au pub en m'attendant.
 

C'est la fin d'un fabuleux petit raid dans un site où nous ne manquerons pas de revenir.
 

Dernière modification le 23/06/2012