Raid Urho Kekkonen 2024
Jeudi 21 février : Peskihaara - Peuraselka
Au départ du refuge il y a une vieille trace de motoneige qui va dans la bonne direction et cela nous aide bien. Après quelques kilomètres nous sommes rattrapés par des gardes qui patrouillent en motoneige. Ils ne vont pas jusqu'à Peuraselka mais nous donnent un renseignement précieux sur l’itinéraire à privilégier. J’apprends aussi que la clôture dessinée sur ma carte correspond à une ancienne et qu’il y en a maintenant une nouvelle installée à un autre endroit. Je profite de la conversation pour lui demander si l'itinéraire que je souhaite emprunter pour rejoindre Antérinmukka est susceptible de présenter des traces de motoneige ?
- C’est fort probable qu’il y ait des traces d’éleveur mais votre itinéraire passe dans la zone de protection qui borde la frontière et il faut un permis spécial pour y accéder. Je suppose que vous ne l’avez pas ?
Je ne peux que confirmer, mince !
Après une agréable descente lors de laquelle nous faisons une pause repas nous arrivons finalement tôt à Peuraselka.
Après un léger repos, je décide de partir en reconnaissance en prévision de l'étape de demain qui doit être la plus longue de notre raid et dont la majeure partie doit se faire en montée.
Sans la pulka ni les peaux et sur une bonne trace de motoneige, j’avale les kilomètres. J’ai également le plaisir furtif d’apercevoir deux élans qui remontent le vallon d’en face.
En une bonne heure, j’atteins la zone interdite sans permis. Comme signalétique, il n'y a que de la rubalise jaune portant uniquement des inscriptions en finnois et en lapon mais il m’est difficile de l’ignorer.
Evidemment, la trace des éleveurs suit la clôture et pénètre dans cette zone. Cette clôture est correctement placée sur ma carte et je peux donc dire qu’elle la traverse sur 4 kilomètres, sans s’enfoncer sur plus de 150m dans les 4 kilomètres qui la sépare de la frontière Russe.
Je n’aurais pas trop de problème de conscience à enfreindre ce type de réglementation mais je connais Sylvie…
Je quitte donc la trace pour voir s’il y a un moyen de contourner. Je descends vers la rivière sans grosse difficulté mais arrivé au fond, c’est une autre paire de manches !
Elle est ramifiée et donc compliquée à traverser ; le versant pour remonter en face est assez abrupte dans une forêt assez dense.
Le jour décline et le plafond est bas : je n’ai donc pas pu voir très loin depuis le versant d’où je viens mais la carte m’indique une pente moyenne de 10% sur 3 km pour rejoindre la crête ou seulement un kilomètre de montée puis une progression de six kilomètres en dévers pour suivre les courbes de niveau et regagner le vallon hors zone interdite.
Dans les deux cas, ce sera compliqué avec la pulka largement chargée.
Il est trop tard pour m’attaquer à la création d’une trace qui faciliterait notre éventuel passage par ici.
De retour au refuge je fais un compte rendu à Sylvie qui je m’en doutais, est très réticente à pénétrer dans la zone interdite. Sans doute a-t-elle peur de créer un incident diplomatique qui déclencherait la 3e guerre mondiale !
Quant à l’éviter : elle me fait remarquer nos galères de la veille dans la plaine, alors attaquer dans le versant opposé, elle n’ose même pas y penser !!!
Elle préfère que nous modifiions nos plans et propose qu’au lieu de faire une boucle nous fassions un "huit" pour alléger la pulka en nourriture avant d'effectuer les étapes de montagne.
Longueur étape
10,9
Durée de l'étape
4h30
Durée hors pauses
3h40
Dénivelé positif
70 Altitude de départ
280
Altitude maxi
355
Altitude d'arrivée
170
Dénivelé négatif
180
Longueur reco | 16,4 | Durée reco | 3h15 | Dénivelé | 165 | Altitude maxi | 290 |
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Dernière modification le 27/04/2024 |