Voyage en Laponie Finlandaise

Raid dans le parc national Uhro Kekkonen


Mercredi 23 mars : Sarvioja - Luirojärvi (Carte)

Suite à ma petite exploration d'hier après-midi, il m'est apparu nécessaire d'aller reconnaître les conditions de l'autre côté du col avant de nous y engager avec les chiens et les pulkas.

J'ai mis le réveil à 5h afin de pouvoir partir dès 6 h pour une reco qui je l'imagine sera assez longue.
J'adore parcourir la nature au lever (ou au coucher) du soleil. Les couleurs y sont magnifiques :

 

J'atteins le col sans difficulté sur une neige soufflée et donc durcie.
Une trace de motoneige parcourt la crête, certainement des éleveurs. Je la suis un peu puis entreprends la descente en face ouest.
La neige est profonde, mais grâce à la pente, je parviens à progresser sans trop de problème. Avec les chiens et les pulkas ce sera autre chose !
Une fois dans la vallée, je retrouve une vieille trace de skieurs que je suis vers l'aval durant environ un kilomètre. Elle disparaît parfois mais l'étroitesse de la vallée permet de la retrouver assez facilement. Ce sera différent plus bas car elle va s'élargir et l'on retrouvera les conditions de l'étape 6.
Je rebrousse chemin pour explorer l'amont dans l'espoir de trouver un bon passage vers le col. Il n'en sera hélas rien et il me faudra une heure pour gravir les quatre-vingt mètres de dénivelé qui me séparent du col.
A chaque fois que je pousse sur un ski ou un bâton, il s'enfonce de 40 à 50 centimètres et est de plus très difficile à ressortir.

Après presque trois heures de reco, je suis de retour au refuge et fais mon compte-rendu à Sylvie. A mon avis, c'est jouable mais il reste une grande part d'inconu. Il faut s'attendre à ce que ce ne soit pas facile...
Nous épluchons une nouvelle fois la carte, pesons le pour et le contre, et pour finir, optons pour le confort de la trace en direction de Luirojärvi.


Nous partons à dix heures sous un beau soleil et montons tranquillement plein sud en direction d'un col situé 7,5 km plus loin à 480 mètres d'altitude.
Ce chiffre doit faire rire les randonneurs alpins, mais sur la photo ci-contre prise à environ 350 mètres, vous constatez que l'on est déjà dans des paysages et une ambiance de moyenne montagne.
L'effet ressenti est accentué par un vent assez fort que nous avons de face. Ce sera la seule fois que je mettrai la cagoule et le masque.


Pas de masque pour les loulous qui commencent à avoir quelques petites stalactites sous le menton.



La montée est longue mais peu raide, et comme les chiens tirent bien nous n'avons pas besoin des peaux sous les skis.

A l'approche du col, ils ne relâchent pas l'effort. Au contraire, ils tirent comme des fous !



    

Eh oui, on l'avait deviné !
Cette fois, c'est carrément un troupeau de rennes qui les attire. Sylvie en compte une soixantaine.



    

Aucun regret d'avoir choisi cette option.
La montée fut magnifique et l'ambiance très particulière. A plusieurs reprises, nous avons vraiment eu le sentiment d'être au milieu de rien.
    


    


Après avoir passé un petit moment à détacher les chiens de l'attrait du troupeau, nous basculons vers Luirojärvi dont nous apercevons le lac.



                 

Sur l'autre versant, la neige est plus abondante ou tout du moins plus profonde.
La photo n'est pas truquée : dès qu'on sort de la trace, on enfonce au-delà du genou.


Nous arrivons au refuge Rajan Kämppä vers quinze heures. Deux jurassiens y sont déjà installés.
Ils viennent de Lankojärvi que nous espérons rallier demain et rassurent Sylvie sur les conditions de l'étape.
Nous échangerons avec beaucoup de plaisir à propos de nos séjours respectifs en Finlande et du Jura où nous avons fait nos débuts à ski de fond.




En cours d'après-midi, cinq finlandais arrivent de Muorravaaraka directement par la montagne (via le col que je suis allé reconnaître au soir de l'étape 5).
Une belle et courageuse traversée permise en partie par leurs longs skis bien spatulés qui procurent évidemment une meilleure portance.
Le petit refuge de Rajan serait trop juste pour tous. Dans mon anglais approximatif et surtout avec mon "french accent", je leur indique qu'il y en a un plus gros à une centaine de mètres et leur propose de nous avertir s'ils décident de faire chauffer le sauna.

Ils le feront fort gentiment après l'avoir utilisé (et donc après avoir fait les "corvées" de bois et d'eau). C'est vraiment très agréable d'avoir cette possibilité en pleine nature, il est vrai que ça fait pleinement partie de la culture finlandaise.
Nous les rejoignons au refuge et passons un petit moment à discuter de nos itinéraires et à échanger nos digestifs : Génépi contre Vodka mentholée et Cognac finlandais. Nous l'ignorions, mais le Cognac fait également partie de la culture finlandaise puisqu'ils seraient les cinquièmes consommateurs mondiaux (par habitant), devançant largement les Français (environ quinzièmes).

 
 

Longueur étape 14,5 Durée de l'étape 4h30 Durée hors pauses 3h00 Dénivelé positif +205
Altitude de départ 280 Altitude maxi 485 Altitude d'arrivée 285 Dénivelé négatif -200

    Dernière modification le 26/04/2011

Haut

Site motorisé par    ZitePLUS 0.9.1                   Connexion    ---     Déconnexion