Raid dans la Käsivarsi Wilderness Area
Mardi 12 mars : Termisjärvi - Ailakkajärvi (Carte)
Aujourd'hui deux choix s'offrent encore à nous. Soit suivre la piste de motoneige pour terminer notre boucle en une étape de quatorze kilomètres. Soit faire un détour par le lac Ailakkajärvi et son refuge pour passer encore deux jours dans la région.
La piste de motoneige ne m'enchante guère... Nous avons l'autonomie suffisante et il fait super beau : ce sera donc la seconde option (étape plus courte mais avec du dénivelé).
Ilouliak a repéré les nombreux rennes qui se déplacent en file indienne le long de la berge opposée. 
Il est fort probable que nos trajectoires se croisent et il va falloir éviter d'arriver au milieu avec les chiens !
Lorsque nous sommes assez proches, le meneur fait une halte pour garder une distance de sécurité.
Nous accélérons, motivons les chiens à abandonner leurs proies potentielles et passons devant.
Pas question de relacher nos efforts, les rennes reprenant leur marche dans nos traces.
Nous attaquons un raidillon qui nous mène sur un grand plateau.
Du haut, nous distinguons encore la piste de motoneige qui s'étire à perte de vue.
Nous sommes heureux d'avoir choisi cette option même si, payant tous les quatre les efforts de la veille, la traversée du plateau nous paraît assez longue.
Deux kilomètres et demi avant le refuge, je force Sylvie à faire la pause. Elle s'était mise en tête de déjeuner à la table du refuge plutôt que dans la neige. Je la persuade qu'il vaut mieux se reposer un peu et apprécier le paysage plutôt que de bourinner tête baissée pour atteindre rapidement le refuge dans l'effort et la douleur.
Assez souvent nous avons les cabanes en point de mire plusieurs kilomètres avant de les atteindre. Cela nous motive pour les derniers kilomètres et nous rassure sur la justesse de notre navigation.
Aujourd'hui, le refuge est situé au bord d'un lac, en contrebas du plateau, et ce n'est qu'à deux cents mètres que nous l’apercevons.
Par ce temps resplendissant l'environnement est magnifique et encore une fois nous avons l'agréable impression d'être seuls au monde.
Le cahier de bord confirme d'ailleurs qu'il est très peu fréquenté en hiver mais bien davantage au printemps et en été.
Comme j'en ai marre de faire fondre de la neige, je décide d'aller creuser un trou sur le lac avec les moyens du bord, c'est à dire une hache.
A la pelle j'enlève facilement les vingt centimètres de neige puis attaque la glace qui généralement fait entre cinquante et quatre-vingt centimètres d'épaisseur. J'espère avoir de la chance...
Au bout d'une trentaine de centimètres la glace devient plus sombre et plus dure. Au fur et à mesure que je creuse je dois aussi allonger le trou pour pouvoir continuer à donner des coups de hache.
J'en suis à environ soixante-dix centimètres quand soudain un petit jet sous pression me dit que j'y suis presque. Encore quelques bons coups et l'eau jaillit.
Nous allons pouvoir boire de la bonne eau et nous laver les cheveux.
Sylvie abandonne même ses dessins pour faire une petite lessive !
Vers dix-neuf heures alors que je sors les chiens et admire le coucher de soleil, j’aperçois quatre skieurs tractant des pulkas qui arrivent.
Persuadés que nous allions être seuls, nous nous étions étalés et il faut rapidement tout rassembler pour faire de la place à ces quatre randonneurs polonais.
J'ai un peu de mal à comprendre leur anglais car ils parlent vite et certainement avec un léger accent ; mais ils sont de bien meilleure compagnie que les Tchèques de la nuit passée. A vingt-et-une heures trente ils sont déjà couchés, un peu avant nous...
Longueur étape
9,3
Durée de l'étape
4h05
Durée hors pauses
2h45
Dénivelé positif
+170 Altitude de départ
615
Altitude maxi
770
Altitude d'arrivée
675
Dénivelé négatif
-110
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Dernière modification le 22/04/2013 |