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Dernière mise à jour le 29.03.2025

Raid dans le parc national Uhro Kekkonen
 

Jeudi 13 mars : Vongoiva - Peuraselka (Carte)

La nuit fût agréable dans cette petite cabane qui n'est pas trop mal isolée : ce matin il fait 8° à l'intérieur pour -8° dehors.

Le soleil est présent et il n'y a plus de vent ; la neige est vierge et nous l'imprimons de nos traces : c'est une belle journée qui s'annonce.
 

         
Nous descendons la vallée de la Vongoivajoki pour rejoindre la Jaurujoki. Le lit assez large nous permet de cheminer relativement facilement dans le labyrinthe formé par les bras du ruisseau et ses petits affluents.
 

Mais petit à petit, la vallée se resserre et s'encaisse alors que la Vongoivajoki s'élargit rendant compliquées les traversées que nous devons effectuer au gré de ses méandres.
 
 

         
Les pulkas deviennent de plus en plus difficiles à maintenir dans les dévers et rapidement, il nous paraît plus judicieux de sortir du lit et de couper par la forêt en direction de Tahvontupa.
 

 
Même si nous rencontrons encore quelques ruisseaux délicats à traverser, nous pouvons avancer plus facilement entre deux courbes de niveau bien espacées.
 
 
Adapter notre itinéraire en fonction du terrain et faire des paris sur telle ou telle option est quelque chose que j'affectionne. En terrain dégagé, je navigue à vue et confirme de temps en temps avec la carte et le GPS. Lorsque nous sommes en forêt, l'anticipation ainsi que le recours à la carte et au GPS sont primordiales.
 

                   
Dans le cas présent : j'ai repéré sur la carte une gorge qui va nous barrer le passage et qu'il faudra tangenter en rive gauche.
Pour optimiser notre cheminement j'entre dans le GPS quelques points de repère que nous relions au cap (le plus important étant celui de l'entrée de la gorge). Evidemment, nous affinons notre trajectoire en tenant compte des détails du terrain (végétation, micro relief, portance de la neige...).

A la faveur d'une clairière, nous apercevons le Vangoivanräystäs dont la face sud très pentue est impressionnante. Si d'aventure, nous repassons dans le coin, j'irai voir ça de plus près.
Peu avant le point clef, nous rejoignons des traces de motoneige qui descendent vers Tahvontupa. Ceci valide mon option mais la piste créée par ces engins est gelée, ce qui rend la descente délicate à négocier. Sylvie sera amenée à déchausser ses skis sur plusieurs sections.

A treize heures, nous nous installons à la terrasse du refuge pour déjeuner et reprendre quelques forces.
Des bûcherons travaillant sur une coupe de bois traversée un peu plus haut occupent la partie réservable. Ils sont plus loquaces qu'à notre passage il y a quelques jours et nous discutons un peu avant qu'ils ne repartent vers leur chantier.

Il reste sept kilomètres à parcourir pour rejoindre la cabane de Peuraselka. Les chiens retrouvent avec plaisir une bonne piste de motoneige relativement plate et surtout parsemée d'odeurs indiquant la proximité de rennes. Ces conditions sont idéales pour eux et ils nous entraînent à vive allure. Cette sensation de vitesse est accentuée par le vacarme que font nos pulkas en cognant sur la piste et le bruit que font les écailles de nos skis sur la glace.

En un peu moins d'une heure, nous avons couvert la distance et arrivons à Peuraselka. Le refuge est petit mais agréable. Nous nous y abritons avec plaisir car la grisaille est revenue et il se met à neiger.

Pendant que nous buvons le thé, un éleveur de rennes gare sa motoneige devant le refuge. Nous l'invitons à partager notre goûter et discutons malgré son anglais plus médiocre que le nôtre !
Au cours de la conversation, nous lui demandons combien il a de rennes, et comme prévu, il répond qu'il ne sait pas exactement. Pour les Lapons, répondre à cette question équivaut pour nous à dévoiler le capital que nous avons en banque. Il se justifie en affirmant que durant l'hiver, au moins deux cents rennes ont été tués par des volverines et des loups. Surprenant !
 

Dernière modification le 14/06/2014