Voyage en Laponie Finlandaise

Raid dans le parc national Uhro Kekkonen
 

Dimanche 9 mars : Luirojärvi - Muorravaaharakka par le Sokosti (Carte)

Le vent a soufflé toute la nuit mais ce matin il s'est apaisé et la couverture nuageuse est suffisamment haute pour que les sommets soient visibles. Notre objectif est de rejoindre Muorravaaharakka en passant par le point culminant du parc à 718 mètres d'altitude.
Si nous étions une année normale, je patienterais une journée, presque certain de pouvoir bénéficier de meilleures conditions météo. Mais en ce moment, j'estime que nous risquons d'en avoir de pires si nous attendons.
Nos pulkas sont encore lourdes mais pour l'avoir déjà gravi en 2012, je sais que c'est tout à fait réalisable. (Le sokosti en 2012 avec du ciel bleu et plus de neige)


Lors de la traversée de la forêt pour rejoindre le pied du Sokosti, deux logopèdes se laissent photographier (la mise au point n'est malheureusement pas fameuse).
 

         
Je m'oblige à démarrer tranquillement afin de ménager nos forces.
Il nous faut donc un bon moment avant de sortir de la couverture des arbres et de pouvoir contempler le lac de Luirojärvi.

Maintenant les choses sérieuses vont commencer : nous allons attaquer la "haute montagne" !  Ne riez pas, vous allez voir...
Au fur et à mesure que nous grimpons, la glace remplace progressivement la neige.
Sylvie est devant, puissamment tractée par Taïga qui a flairé des rennes. Elle se rapproche du bord d'un vallon assez raide et j'ai peur que si les rennes décident de s'y enfuir Taïga ne tente de les suivre. Malgré les carres sous les skis Sylvie risquerait fort de ne pas pouvoir résister : je lui conseille de virer de bord pour éviter ce danger.

Ce changement de direction nous permet de constater qu'un front de nuages sombres approche très rapidement.
Il se met à neiger et le vent forcit. En quelques minutes, le sommet s'efface. Dans ces conditions, le moral de Sylvie peut rapidement chuter. Renseigné par le GPS je l'encourage :
- Plus que cinq cents mètres et soixante de dénivelé puis nous y sommes.


C'est gagné : nous distinguons l'antenne.
Sylvie mène toujours la danse, elle n'a pas craqué : je suis fier d'elle.
 

         
Voici le local technique et ses sculptures de glace. Nous ne sommes qu'à 718 mètres d'altitude mais les conditions s'apparentent à celles de la haute montagne.
 

Les chiens ne pensant qu'à courir vers les rennes, je suis obligé de les attacher en plein vent au pied du pylône.
 

         
Pendant ce temps, nous nous abritons tant bien que mal derrière le local pour boire une soupe.
 

Il n'est pas question de traîner ici ; cette ambiance stresse Sylvie et l'idée de se lancer dans une descente inconnue sans y voir à plus de trente mètres a de quoi l'effrayer, j'en conviens.
Les conditions sont hostiles mais pas dantesques. Il convient seulement de rester vigilent car le moindre petit incident pourrait prendre des proportions importantes. Je pense à ma chaussure dont la réparation a tenu durant la montée mais qui subira des contraintes forcément plus importantes à la descente.
Nous avons sorti les cagoules et les masques, et j'avoue qu'à ce sujet j'ai commis une belle boulette : mon masque fendu l'an dernier (récit de Kilpisjärvi 2013) a été remplacé par un nouveau sans que j'ai eu l'occasion de l'utiliser jusqu'à présent. Il est théoriquement antibuée mais étrangement, j'y vois moins bien avec que sans. Une tentative d'essuyage dans la tourmente n'y change rien ; j'enrage un peu contre la grande enseigne où je l'ai acheté car il faudra faire sans.
En fait, vous pouvez vous moquer de moi, car une fois arrivé en bas, je m'apercevrai que le film plastique de protection était encore présent !


Pour attaquer la descente, nous avons mis le frein aux pulkas et gardé les peaux sous les skis.
Sur ce versant la glace n'est pas trop dure et de nombreuses plaques de neige me permettent de prendre des carres pour retenir les deux affreux qui ne pensent qu'à filer directement vers le bas.
 
Je me prends tout de même une bonne gamelle alors que Sylvie est repassée devant et que les malas accélèrent pour la rejoindre.
 
 

Quand on voudrait qu'ils tirent (montée ou plat) ils se font prier et quand on voudrait qu'ils ne tirent pas (descente), ils le font comme des bourrins !!!

Dès que nous avons perdu de l'altitude, le vent faiblit et la visibilité s'améliore. Nous rejoignons rapidement une zone boisée et pouvons terminer notre repas débuté au sommet.


Une fois dans la vallée, nous devons à nouveau louvoyer et trouver les meilleurs passages pour traverser les ruisseaux.
La neige est devenue très lourde et forme de gros paquets sous nos skis. Nous faisons un premier arrêt fartage sans effet. L'énorme poids à bouger à chaque pas nous demande beaucoup d'effort ; nos pieds se tordent et la réparation de ma chaussure lâche.
Sans trop y croire, nous remettons les peaux et miracle : les sabots de neige ne se reforment plus.
 
 

Encore une fois, nous sommes les seuls occupants du refuge. Par contre, il y a des voisins dans la "reservable turf hut" située à cinquante mètres.
Le cahier indique une fréquentation hivernale faible et malgré cela la réserve de bois est pratiquement épuisée. Il en est de même pour la sciure des toilettes sèches. Ceci nous interroge : problème d'intendance, problème lié aux conditions météo ou de crédit ? Les réserves étaient pourtant pleines avant Luirojärvi.
 

Longueur étape 17,2 Durée de l'étape 6h30 Durée hors pauses 4h25 Dénivelé positif +440
Altitude de départ 285 Altitude maxi 250 Altitude d'arrivée 715 Dénivelé négatif -475

 


 

    Dernière modification le 24/05/2014

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