Voyage en Laponie Finlandaise

Raid dans le parc national Uhro Kekkonen
 

Vendredi 7 mars : Siulanruoktu - Hammaskuru (Carte)

Le ciel un peu moins chargé ce matin reste encore trop gris à notre goût.
 
Comme je l'ai fait hier après-midi, nous remontons la Jaurujoki qu'il faut traverser avec précautions à plusieurs reprises.
Lors de ma reco, je n'avais pas remarqué que ça montait (seule la direction du courant me l'indiquait) mais aujourd'hui c'est net !
Il faut dire que ma pulka est toujours aussi lourde puisque avant le départ, j'ai procédé à un rééquilibrage... Enfin, je devrais dire un déséquilibrage car j'ai allégé celle de Sylvie pour que la mienne reste avec une charge sensiblement identique à celle du départ.

Sylvie est tractée par Taïga et moi je pousse ce gros fainéant d'Ilouliak. Non non, je ne me plains pas, c'est juste pour souligner ma galanterie ! 

Au bout de quatre kilomètres, nous arrivons à la bifurcation où il nous faut trancher le choix de notre destination. 
Depuis le temps que nous faisons des activités ensemble, les mots sont quasiment inutiles pour traduire nos pensées respectives.
Sylvie hésite : elle a deviné l'option que j'ai choisie et sait que si elle opte pour l'autre, sa décision l'emportera. Elle me demande de confirmer les distances.
- "Au GPS, donc à vol d'oiseau, Hammaskuru : 7 km ; Karapulju : 17 km."
Je sais que Sylvie est "petite joueuse" et qu'elle va préférer assurer mais j'ajoute pour la forme :
- "Ça fait seulement deux heures de plus ... avec une bonne trace de motoneige." Notez que si j'en étais sûr, je serais plus persuasif.
Elle me demande timidement :
- "Tu ne seras pas trop frustré si on va à Hammaskuru ?"
Je vous l'avais dit ! 
- "Ok, mais tu ne me priveras pas de l'étape Luirojärvi-Muorravaaharakka par le Sokosti."
Donnant donnant n'est-ce pas ?

Comme je tiens la "plume", je vous livre le fond de ma pensée : en nous dirigeant vers Karapulju, nous aurions été plus près de l'un de nos objectifs qui est de faire des étapes inédites (pour nous) et de découvrir de nouvelles cabanes.
 a) Nous avons déjà dormi deux fois à Hammaskuru, jamais à Karapulju.
 b) Siulanruoktu-Hammaskuru ou Siulanruoktu-Karapulju sont des étapes nouvelles mais demain, Hammaskuru-Luirojärvi est connu alors que Karapulju-Luirojärvi ne l'est pas.
 c) J'ajoute qu'avec mon option, l'étape de demain, plus courte, aurait presque compensé le surplus de longueur de celle d'aujourd'hui. A condition bien sûr qu'il y ait une trace entre Karapulju et Luirojärvi.

La timide apparition du soleil m'aide à digérer ce choix.

Vers onze heures, nous arrivons dans une zone où plusieurs ruisseaux pas suffisamment pris ont obligé les motoneiges à se détourner. Il y a donc des traces un peu dans tous les sens. Pour éviter que nous ne tournions en rond, j'abandonne Sylvie, les chiens et la pulka, puis pars en reconnaissance.
Sans être expert, je différentie les traces des gardes (larges et pas trop manœuvrantes) de celles des éleveurs (plus étroites, plus profondes et faisant des virages serrés). Bizarrement, celle des gardes part dans une direction que je trouve trop ouest, se dirigeant au vu de ma carte, soit vers une combe étroite, soit encore plus à l'ouest impliquant un détour conséquent. Je ne découvre aucune logique d'itinéraire dans celle des éleveurs qui ont dû rabattre ou chercher des animaux. Je rejoins ma petite équipe.


Ilouliak est allongé dans la neige. Avec son air majestueux et sa crinière épaisse il me fait penser à un lion.
 

         
Ma nénette Taïga, avec sa frimousse de petite espiègle est toujours aux aguets.
 

         
Etant plus légers que les motoneiges, nous coupons au court sur les ruisseaux pour rejoindre la piste des gardes.
 

         
Elle mène effectivement dans la combe étroite qui est parfaitement praticable.
 

         
Ilouliak est juste un peu inquiet parce qu'il voit quelques coulées : je le rassure, il n'y a rien d'inquiétant.
 

         
Nous arrivons à Hammaskota. La vieille hutte construite en 1957 a brûlé en 2007.
Une nouvelle a été reconstruite en 2013, malheureusement pas à l'identique.
 

         
Nous avons maintenant rejoint la zone centrale (la plus fréquentée) et apercevons les premiers tunturis.
 
La fréquentation, même si elle reste ici très raisonnable, est souvent synonyme de désagréables surprises.
Arrivés au refuge, nous constatons qu'hélas quelques gougnafiers nous ont précédés :
 

         
Une pile traine au pied de la cabane, une cannette est restée sous la presse au lieu de rejoindre la caisse qui leur est destinée, et dans cette caisse, les cannettes ne sont pas écrasées.
 
Pour notre part, nous mettons un point d'honneur à remporter tous nos déchets hormis les sachets de thé qui vont au compost.
 

Ce n'est malheureusement pas tout : à l'intérieur, on trouve une casserole non lavée. Quelqu'un a noté sur un papier la date à laquelle il l'a trouvée (11 février), certainement pour désigner le coupable par corrélation avec le livre de bord. Mais celui-ci a été changé le 27. De toute façon, le mieux est de la laver pour que les prochains occupants ne voient pas ces horreurs.
Ensuite, les occupants de la nuit dernière ont laissé un réchaud pas très propre et un seau d'eau à demi rempli. Un coup d'œil sur le cahier de bord nous indique, je vous le donne en mille, que ce sont des Français ! 


 
Pas bien méchant allez-vous penser mais imaginez que la température descende et que personne ne passe durant plusieurs jours, le contenu aura vite fait de se transformer en bloc de glace.
 
Si on n'y pense pas spontanément, on peut au moins lire les consignes et les respecter. Je sais, elles sont en finnois et en anglais, et les français ne sont pas très doués pour les langues étrangères, mais tout de même !
 
 
 

Longueur étape 14 Durée de l'étape 5h25 Durée hors pauses 3h00 Dénivelé positif +125
Altitude de départ 225 Altitude maxi 325 Altitude d'arrivée 325 Dénivelé négatif -25

 


 

    Dernière modification le 26/04/2014

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