Voyage en Laponie Finlandaise

Raid solo en Laponie
 

Jeudi 16 mars : Kotamaja - Pahtavaara (Carte)

La prévision météo que m'a communiquée Sylvie semble juste : la journée s'annonce belle.
 

   
Je savoure le soleil qui émerge des tunturis.
 

   
Puis je range tout mon barda pour faire place nette dans la Kota où les premiers fondeurs arriveront bientôt.
Le café qui jouxte la Kota n'ouvre qu'à dix heures mais le gérant vient d'arriver et s'affaire déjà en cuisine.
 

   
J'emprunte une piste de ski qui passe par le petit refuge de Kutujärvi.
 

   
Sous le soleil, les paysages me ravissent.
 

                      
La piste sur laquelle je progresse maintenant débute l'ascension du tunturi Akäskero avec une pente d'environ six pour cent. Bizarrement, elle ne va pas au sommet mais redescend ensuite pour simplement faire le tour de cette colline. Je la quitte donc alors pour monter dans la poudre en slalomant entre les arbres et en optimisant ma trajectoire en fonction des lignes de cote et de mes capacités physiques.
Le plaisir que je trouve dans ce type de progression gomme la difficulté physique réelle (surtout avec une pulka) qui rebuterait de nombreux skieurs.
 


   
Du plaisir aussi dans la confection de ce confortable banc pour prendre ma collation de midi. Je ne suis donc pas que masochiste ! 

 
Plus loin sur la crête, le vent apparaît. Heureusement, aujourd'hui sa présence est discrète.
J'admire son œuvre ; il est un fabuleux sculpteur, perfectionniste au point de la retoucher en permanence.
Pour ma part, je suis moins artiste que sportif et c'est simplement un trait de pulka que je m'autorise à ajouter. J'espère que cela ne va pas l'offenser !
Si ça ne lui sied pas, il aura tôt fait de l'effacer...
 

Du sommet, j'ai une superbe vue sur l'ensemble du parc. Derrière, au sud : les tunturis de Yllas. Isolé à l'est : celui par lequel je suis arrivé hier et dont le vent m'a chassé.
   

Devant moi, au nord : ceux de Pallas que je parcourrai d'ici peu.
L'itinéraire le plus court consisterait à traverser les lacs d'Akäsjärvi et de Jerisjärvi mais vous vous en doutez, je préfère passer par les collines de l'est ou de l'ouest.
   

   
C'est vraiment une excellente journée car figurez-vous que je prends aussi beaucoup de plaisir dans la descente. La neige et la pente sont idéales : je n'ai qu'à me laisser glisser en effectuant un léger slalom entre les arbres.
   
   
Je retrouve la piste de fond et la suis vers l'ouest jusqu'à ce qu'elle me rapproche suffisamment de l'Akäsjoki que je dois traverser.
Dans une neige nettement moins bonne qu'en altitude, la traversée de la rivière et la sortie de son lit pour rejoindre une piste de motoneige est assez fastidieuse. Je ressens un gros coup de fatigue et me demande si je vais rejoindre le prochain refuge éloigné d'au moins six kilomètres ou camper en chemin ?
Dans un premier temps, la bonne décision est de faire une pause, de boire un thé et de manger quelques tranches de l'excellent pain d'épices que Sylvie a glissé dans mes bagages.
Au bout de quarante-cinq minutes, je suis requinqué et repars avec entrain aidé en cela par la musique que diffuse mon lecteur mp3.
Sans être d'un grand intérêt, la progression est relativement aisée jusqu'à ce que la trace que je suis bifurque, m'obligeant à faire les deux derniers kilomètres dans la profonde.
J'arrive au refuge à vingt heures quinze et envoie le SMS suivant à Sylvie : "Viens d'arriver à la petite maison(1), exténué mais ravi : soleil, sommet tunturi, paysages, 67.090 24.0246(2), tout ok, grosses bises"

Dans ce petit refuge de six places, le réchaud a été démonté et je dois donc faire démarrer le poêle avant de pouvoir faire fondre de la neige pour mon repas. Par la faute d'une porte de local qui ne ferme plus et que personne n'a arrangée, le bois est humide et le feu a du mal à prendre. J'ai presque envie d'abandonner la partie et de me glisser dans le sac de couchage. Mais en cas de besoin, comment pourrais-je allumer un feu en pleine nature si dans un refuge je renonce face à quelques bûches humides ?
De toute façon, Sylvie le confirmerait, je suis têtu et n'aime pas que quelque chose me résiste !

(1) expression habituellement utilisée entre nous lorsque nous parlons aux chiens pour désigner le refuge.
(2) je communique quotidiennement ma position à Sylvie pour la mise à jour de la carte et un petit complément de sécurité en cas d'accident.

Longueur étape 26,1 Durée de l'étape 11h50 Durée hors pauses 8h30 Dénivelé positif +360
Altitude de départ 325 Altitude maxi 505 Altitude d'arrivée 350 Dénivelé négatif -335

 


 

    Dernière modification le 06/05/2017

Haut

Site motorisé par    ZitePLUS 0.9.1                   Connexion    ---     Déconnexion