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Dernière mise à jour le 29.03.2025

Raid solo en Laponie
 

Samedi 1 avril : Kultala - Tolosjoki (Carte)

Je suis debout à trois heures du matin, déjeune et range mes affaires. La baisse des températures et ce que j'ai vu hier me fait penser que la rivière est bien prise mais les conseils de prudence du finlandais croisé à Morgamoja me tourmentent l'esprit. Pourquoi prendre ce risque, si minime soit-il ? Pour le simple plaisir de me dire "j'ai skié de nuit sur l'Ivalojoki ?
J'aurai, je l'espère, d'autres occasions. Alors je renonce et me rallonge jusqu'au lever du jour. A cinq heures trente, je quitte Kultala et file vers Rittakoski. J'avale les onze kilomètres en deux heures et pense à Taïga avec qui je serais allé bien plus vite sur ce type de terrain qui finalement ne présentait pas de risque.

Je fais une pause café au refuge et feuillette le cahier de bord. Un dénommé Tomas y est passé huit jours plus tôt. Est-ce lui qui m'avait contacté pour avoir des renseignements ?   Je sais aujourd'hui que non.

Je repars et quitte l'Ivalojoki un kilomètre après pour remonter le vallon de la Palsioja.
C'est à ce moment que je reçois un SMS de Sylvie qui m'annonce le décès d'un voisin qui luttait contre un cancer depuis plusieurs années. Cette nouvelle me touche et m'attriste mais elle me conforte aussi dans l'idée que j'ai raison d'être là et de profiter de ma forme physique, tant qu'elle est présente...
 
A peine un quart d'heure plus tard, un lapin blanc traverse le vallon à une dizaine de mètres de moi. Je ne suis pas mystique mais ne peux m'empêcher d'y voir un signe en rapport avec la disparition de Christian...
 
Si vous venez traîner vos skis sur l'Ivalojoki, n'hésitez pas à emprunter quelques-uns de ses affluents : celui-ci est aussi agréable que la Sotajoki que nous avions remonté l'an dernier avec Sylvie et les chiens.
 

Cependant, je distingue des campements et des équipements de chercheurs d'or. Le tamis en bois ne me choque pas trop...
 

   
Mais la pelleteuse fait désordre dans ce paysage. J'imagine que le site doit être nettement moins joli lorsque le manteau neigeux a disparu.

En amont, je bifurque à gauche et rejoins opportunément une trace de motoneige. Lorsque j'oblique vers le tunturi que j'ai décidé de gravir, c'est une piste de traîneau à chien que je découvre et qui facilite ma progression. Des indices me font penser qu'une course longue distance est passée il y a peu.
Je croise un concurent puis quitte cette piste pour me diriger directement vers le sommet où je la retrouve.
 

   
Fidèle à mon habitude, j'effectue la descente en trace directe et m'offre une petite galère pour rejoindre le fond d'un vallon et y progresser dans une neige très humide qui colle aux skis.
 

   
Ma progression est lente et je suis très heureux, après deux kilomètres, de retrouver la piste de la course et une trace de motoneige qui a dû servir à l'organisation. J'ai la confirmation de ce que j'imaginais puisque pendant que je bois un thé, je vois le passage d'un concurrent muni d'un dossard.
 

J'emprunte la trace de motoneige qui me mène à la Tolosjoki. Il me reste encore deux kilomètres et demi pour terminer cette étape qui sera la plus longue de ce raid, en distance parcourue et en temps sur les skis.
 

   
Le laavu est encombré par des sacs de bois coupé et fendu. Cela semble être maintenant un mode de distribution courant.
Personnellement, je regrette les longues bûches d'un mètre qu'il fallait fendre après les avoir coupées en trois.
 
A mon avis, cela engendre une consommation plus importante, une perte du goût de l'effort et des plaisirs simples de la vie dans la nature.
Après avoir soupé copieusement puisque je me ravitaillerai demain, je me couche et m'endors vers vingt et une heures, avant que la nuit ne soit complètement tombée.

Dernière modification le 04/03/2018