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Dernière mise à jour le 29.03.2025

Raid solo en Laponie
 

Vendredi 31 mars : Taimenjärvi - Kultala (Carte)

Ce matin, à peine sorti, je devine qu'il ne fait certainement pas loin de -20°C.
Les arbres sont givrés, il y a une brume à l'horizon et une lumière particulière. De plus, en chemin vers les toilettes sèches, je ressens la formation de givre dans mes narines, signe caractéristique de ce genre de température.
 

   
Froid et lumière rasante, j'apprécie cette ambiance. Je tente de la capturer dans mon appareil photo mais malheureusement, avec un résultat toujours en dessous de la réalité.
 

                    
Je ne m'étais pas trompé : le thermomètre affiche -26°. Enfin des températures nordiques qui remettent ma tête d'aplomb !
Cette valeur peut impressionner mais franchement, sans vent, il n'y a pas de quoi.
 

                    
Je bénéficie d'un ciel extraordinairement bleu, la navigation est simple et comme ma tête est à nouveau dans ce raid, je ne commets pas les erreurs d'hier.

Je fais la pause déjeuner avant d'entamer ma descente sur l'Ivalojoki. J'espérais me laisser glisser jusqu'à elle mais la pente n'est globalement pas assez importante pour cela. La descente se fait par paliers (quelques mètres pentus et plusieurs centaines à plats).

Ca y est, je distingue le lit que je surplombe d'une trentaine de mètres. Je mets la sangle frein à la pulka et me laisse enfin glisser dans la pente assez raide pour rejoindre la rivière.
 

   
Je suis à trente-cinq kilomètres de l'aéroport, à peine deux jours alors qu'il m'en reste quatre et demi. Pas question donc d'y aller directement mais pour aujourd'hui je vais me contenter de rejoindre Ivalojoven Kultala.
 

Lors de l'été 1869, deux marins, Jakob Ervast d'Oulu et Nils Lepistö de Raahe, arrivèrent à l'Ivalojoki. En quelques semaines, les hommes ont extrait deux kilogrammes d'or de la rivière.
Ceci a conduit à la première ruée vers l'or à Inari. Pendant les années de pointe, en 1871-1872, environ 500 à 600 personnes se sont installées sur la rivière Ivalojoki dans le but de décrocher le gros lot.
L'épicentre de la prospection aurifère était le village de Kultala situé en rive gauche où j'arrive maintenant. Certains bâtiments ont été restaurés et un refuge y a été construit.

Je consulte le panneau décrivant l'histoire du site
 

et me dirige vers le bâtiment principal qui fait office de musée.
 

   
Je m'intéresse aux poêles de masse (c'est notre moyen de chauffage) et regarde les quelques affiches ainsi que le mobilier rudimentaire.
 
Enfin, je m'installe dans le confortable refuge.
A nouveau, je passe un bon moment devant ma carte et détermine précisément mon itinéraire pour rejoindre Saariselka. J'ai l'impression de tenir la clef d'une belle étape et j'en suis soulagé.
Je vais descendre l'Ivalojoki jusqu'à Ritakoski puis en rive droite remonter le vallon de Palsinoja. Ensuite, en cheminant tantôt par les sommets, tantôt entre les tunturis, je rejoindrai la Tolosjoki. J'y ai repéré un Laavu où passer la nuit ; cela satisfera une de mes envies que je n'ai jamais eu l'occasion d'assouvir.

Profitant d'être en solitaire durant ce raid, j'avais projeté une ou des étapes de nuit. Hormis la première au départ de l'aéroport de Kittila, je ne l'ai pas fait. Je me couche donc de bonne heure et projette de partir durant la nuit si je viens à me réveiller de façon naturelle.

Dernière modification le 20/02/2018