Voyage en Laponie Finlandaise

Raid solo en Laponie
 

Mardi 21 mars : Pyhäkero - Näkkälä (Carte)

Aujourd'hui, je me lève de bonne heure et suis rapidement près à partir. Il faut dire que le petit déjeuner est rapide puisque je n'ai plus de pain, ni de céréales ni de charcuterie, ni de fromage, ni ni ni...
 
Je prends juste un café et fais chauffer l'eau pompée dans un puits pour remplir ma thermos. Je n'y croyais pas mais cela fonctionne même en hiver.
 
A huit heures, je chausse les skis et attaque mes derniers kilomètres dans ce parc sur une piste de ski de fond dont le profil est une succession de petites bosses.
 
Idéalement, elles se franchissent sur l'élan de la descente précédente. A ce petit jeu, mes douleurs au tendon se réveillent rapidement. Je compense en forçant plus sur ma jambe droite mais cette sollicitation a pour effet l'apparition d'une douleur au tibia. Me voilà bien si au bout de seulement huit jours j'ai les deux jambes HS !
Il faut que j'arrive à être sage et à baisser le rythme...
 

Hetta est de l'autre côté du fleuve gelé. Le panneau indique trois directions possibles. Mais le supermarché est-il au centre ou en périphérie ?
J'interroge un skieur mais celui-ci ne parle pas anglais. Un second me dit que c'est près de l'église. Je la vois, je suis sauvé !
 

   
Sans trop d'inquiétude, j'abandonne ma pulka et mes skis devant l'entrée du magasin et dans le hall, je confie mon portable à une prise de courant.
Muni de ma liste, je me lance sans plus attendre à l'assaut des rayons.
Je me lâche un peu sur les quantités et au bilan ma pulka va s'alourdir de treize kilos !
 
Je termine à peine de payer quand j'aperçois dans la rue, un groupe de français parmi lesquels je reconnais Michèle, croisée l'an dernier à Urho Kekkonen. Le monde est petit.
Je les rejoins et nous discutons de nos itinéraires respectifs (ce sont les Savoyards qui ont passé la nuit à Sioskuru). Je retourne ensuite dans le hall pour m'offrir un petit déjeuner. Lors du passage par les toilettes, alors que je ne me suis pas vu dans une glace depuis huit jours, je me découvre avec stupeur les traits tirés et de grosses poches sous les yeux !
 

Avant de quitter Hetta, je passe par une station-service pour remplir les bouteilles de mon réchaud à essence. Un passant me fait remarquer qu'il y a mieux à boire...
Normal avec ma tête de défoncé ! 
 

   
 
Une boucle de ski de tracée au nord de Hetta m'offre un sursis de huit kilomètres. Après ce sera l'inconnu...
 
 

Le laavu de Närpistö, à l'extrémité de la piste, marque le début de cette seconde partie de raid. Je ne sais pas ce que je vais trouver ni à quelle vitesse je vais pouvoir progresser. Je ne pourrai peut-être pas aller au bout...
De plus, ma fraîcheur physique n'est pas remarquable et j'ai quelques petites douleurs.
La conscience que j'ai de tout cela n'altère pas ma confiance ; je pense même que cette conscience participe au fort sentiment de sérénité que j'éprouve depuis aujourd'hui.
 
 
Cette année, je suis venu en Finlande pour l'Aventure et c'est ici qu'elle commence réellement. Je sais que je vais rencontrer des difficultés et ce qui m'intéresse c'est de voir comment mon esprit et mon corps sauront les gérer.
Certains disent qu'ils se confrontent aux éléments ; je ne le vois pas comme cela. La météo, le relief, la neige, le froid ne seront pas des adversaires mais des partenaires qui permettront de me confronter à moi-même.
 
Dès le laavu quitté, je mets en application dans un hors piste difficile. Je crois suivre une vielle trace de motoneige mais c'est en fait un tout petit ruisseau où ma lourde pulka s'enlise. Je me dévie et trouve finalement une vraie trace de motoneige.
Je ne tarde d'ailleurs pas à croiser un conducteur qui s'arrête à ma hauteur, coupe le moteur et engage la conversation.


Il organise toutes sortes d'activités outdoor et connaît donc bien la région. La description de l'itinéraire que je compte suivre ne semble pas le choquer : je ne suis donc pas un fou !
Il me conseille un cheminement pour rejoindre Poyrisjarvi et le trace sur ma carte, accompagné de son numéro de portable au cas où.
 
Quatre kilomètres plus loin, je rejoins la vieille cabane de Näkkälä équipée d'un bon vieux Jotul qui fonctionne à merveille.
 
 

Longueur étape 24,2 Durée de l'étape 9h40 Durée hors pauses 6h15 Dénivelé positif +60
Altitude de départ 390 Altitude maxi 390 Altitude d'arrivée 340 Dénivelé négatif -110

 


 

    Dernière modification le 29/11/2017

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