Voyage en Laponie Finlandaise

Raid solo en Laponie
 

Mardi 28 mars : Postijoki - Morgamoja (Carte)

En plus de la demi-journée de repos d'hier, je m'octroie une petite grasse matinée et quitte le refuge à dix heures trente.

Je retrouve avec plaisir la vision des tunturis.
D'après ma carte la grosse boule blanche droit devant moi s'appelle le Morgam-Viipus et culmine à six cents mètres. Je n'ai pas prévu d'y grimper mais en le voyant ainsi, je me dis que...
 

   
Chaque chose en son temps ; pour l'instant je profite d'une bonne glisse et je chemine dans de petits vallons qui avec le soleil se révèlent agréables.
 

   
Après le repas, j'attaque l'ascension d'un petit tunturi au sommet duquel ma carte indique une petite piste d'atterrissage. Je suis curieux de savoir à quoi cela ressemble.
 
La manche à air métallique grince sous l'assaut des rafales de vent qui m'ont obligé à enfiler la cagoule et les moufles.
 

   
J'aperçois la tour de contrôle ou l'aérogare... ou les deux ! 
 

   
Le temps de dégager la neige devant la porte et je vais pouvoir pénétrer à l'intérieur.
 

   
On dirait plutôt une bibliothèque !
Hélas pour moi, j'ai beau chercher dans les titres, rien n'est dans une langue que je pratique !
 
Avant de redescendre vers le refuge, je profite d'un peu de réseau pour donner de mes nouvelles à Sylvie. Mais elle est dans une zone encore moins bien couverte et la communication est rapidement coupée. Elle doit se déplacer et me rappeler...

L'attente est plus longue que prévu et je commence à me refroidir. De plus, il faut bien l'avouer, je suis légèrement "portableophobe". J'en ai acheté un spécialement pour ce séjour en solitaire ; cas typique où j'en reconnais l'utilité. Malgré cela et surtout dans cet environnement, je reste allergique à cet objet technologique, qui comme un fil à la patte a rapidement tendance à m'énerver.

J'ai abordé la descente vers Morgamoja prématurément et j'aboutis de ce fait, par une pente un peu raide, dans un vallon encombré de bouleaux nains et de saules lapons. Quelques rennes qui se régalent de fines branches détalent à mon approche.
 

   
Ayant coupé par la montagne, j'arrive au refuge après seulement dix-sept kilomètres contre vingt annoncés. Ce soir je ne serai pas seul et je m'en réjouis. Un randonneur finlandais faisant également un long trip, dans le sens inverse du mien (pour la portion actuelle) est déjà installé.

Le premier sujet abordé concerne nos itinéraires respectifs et les conditions de neige rencontrées. Parti de Raja Josepi, via Saariselka il devrait bifurquer vers le sud-ouest à partir de Naltijärvi ou de Lenkihaka pour rejoindre la route reliant Hetta ; ceci en fonction de son avancement et de ses réserves en nourriture. Il me recommande la plus grande prudence sur l'Ivalojoki car elle n'est déjà plus complètement gelée. A Rittakoski des randonneurs n'ont pu traverser la rivière pour rejoindre le refuge.
Pour ma part, j'ai déjà parcouru trois cent kilomètres et il faudra, par un itinéraire qui reste à affiner, que j'arrive le cinq avril au matin à Ivalo pour prendre mon avion...
Il voyage plus léger que moi, sans pulka mais tout de même avec un gros sac à dos de soixante-dix litres. Il a fait l'impasse sur la tente, s'arrangeant pour toujours dormir en refuge, et se nourrit de plats lyophilisés "agrémentés" de compléments alimentaires en gélules !!!  Je suis loin de pouvoir me soustraire à un tel régime mais ce soir, d'avoir passé du temps à discuter m'a permis d'oublier cette envie de grignotage, ce qui tendrait à confirmer qu'elle est principalement due à la solitude et non à mes besoins énergétiques.
 

Longueur étape 16,7 Durée de l'étape 6h40 Durée hors pauses 4h45 Dénivelé positif +205
Altitude de départ 335 Altitude maxi 465 Altitude d'arrivée 335 Dénivelé négatif -205

 


 

    Dernière modification le 22/01/2018

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